vendredi 1 août 2008

Jeudi matin, j'ai eu le droit à une intervieuw qvec le patron d'un commerce de téléphone. Je l'avais déjà rencontré la semaine d'avant, mais comme je suis parti à la campagne je n'ai pas pu le revoir avant. C'est la première personne avec laquelle je parle qui est contre Morales. Enfin, on ne peut pas dire contre, mais quelq'un qui y croyait au début et qui aujourd'hui n'y croit plus. Finalement, j'ai moi même été acheter un billet pour Sucre, sans savoir si je pourrai véritablement partir. Comme ici à Potosi les bloqueos sont levés vers 17h, et mon bus étant à 17h30, j'avais une chance de pouvoir partir. Pour ne pas changer les vieilles habitudes, ce fut le grand stress pour arriver à la gare routière... Et c'est finalement en nage, le coeur près à exploser que j'y suis arrivé. Et là, miracle, mon bus était là. Tout content, je vais m'assoir, prêt à partir. Cela, jusqu'à ce qu'on me fasse la réflexion que j'étais dans le bus d'une autre compagnie. Putin ! Autour de moi, aucun autre bus, encore moins de ma compagnie... Je remonte jusqu'au guichet qui était naturellement fermé. J'ai juste réussi à choper un gars qui rentrait dans le local. Après deux minutes de discution, je me rend compte qu'on m'a vendu un ticket sans bus. Le type prétexte que le bus est déjà parti alors qu'il n'est même pas 17h30 et que la ponctualité, les boliviens ne la connaissent pas. Je suis dépassé. Il n'y a pas d'autre bus qui partent dans la journée et j'ai vraiment envie de partir.
Je ne savais donc plus quoi faire. Le gars de l'agence, ne sachant pas quoi faire de moi, m'ammène au local des taxis collectifs, ma seule chance d'arriver à Sucre ce soir. Je paye naturellement plus cher, mais je n'ai pas d'autre solutions. J'apprends par le chauffeur du taxi qu'il y a aussi des bloqueos à Sucre. En fait il y en a dans toute la Bolivie. Mais je ne m'attendais vraiment pas à cela.
On part donc pour Sucre, la nuit tombe rapidement. Au bout de deux heures de route, je vois sur des kilomètres des camions garés sur le bord de la route. Nous, nous continuons. Et puis au bout d'un moment, devant nous sur la route se trouvent des arbres abattus. Autour d'eux, des feux de bois. Le passage est complètement barré, et je crois sincèrement qu'il ne valait mieux ne pas essayer de le franchir. Contrairement à Potosi, ces bloqueos sont élevés loin de la ville de même de Sucre. Le chauffeur nous lâche donc là, dans une nuit de ce qu'il y a de plus noir. Cette scène n'est vraiment pas rassurante et j'ai ressenti pas mal d'appréhension. J'ai eu l'impréssion de me retrouver dans une scène de guerre, dans le flot incessant des réfugiés qui passent dans un sens comme dans l'autre la frontière. On doit donc marcher sur plus d'un kilomètre pour rejoindre les bus et taxis sans rien voir. Par le plus grand des hazards, je rencontre une bolivienne et un canadien qui avaient partagé le même taxi collectif. Ils me proposent de se joindre à eux pour faire la route et trouver un taxi qui nous emmènera en ville. ne pas être seul dans un moment comme celui-ci, c'est vraiment rassurant. Sur plus d'un kilomètre, les barrages se succèdent, la route étant bloquée soi par des pierres, soit par des arbres. On sent bien que la tension monte ici dans cette ville où Morales est loin d'être le bienvenue. Il est sencé venir le 6 août. S'il vient, me dit la boliviennem c'est un homme mort...
Et puis on arrive à Sucre. Et là, c'est le choc. Cette ville n'a absoluement rien à voir avec ce que j'ai pu voir du reste de la Bolivie. Ça serait plus une ville comme Cordobà ou Buenos Aires en Argentine avec les bâtiments coloniaux en en plus. Cette ville sent la richesse. Les gens dans la rue semlent beaucoup plus européens que Boliviens ; enfin bon tout du moins argentins. Cela et par la couleur de leur peau, mais aussi comment ils sont habillés. C'est à ce moment là que je comprends véritablement tous les antagonismes de ce pays ; pourquoi un même peuple veut s'entredéchirer. La richesse du pays est tout simplement dans les mains de quelques uns dans cette média-luna et le reste du pays n'en profite pas du tout. Les cholitas que l'on trouve partout à Potosi (les femmes typiquement bolivienne) semblent faire tous les métiers les plus ingrats. On se trouve véritablement à une classification de la société bolivienne. Je comprends vraiment pourquoi d'une manière ou d'une autre, ça pourrait péter. Il ne faut absolument pas que le 10 août jour du référundum je sois ici à Sucre... D'ailleurs on ne parle plus que de cela, à la télé, dans les journaux. Et plus on en parle, plus l'on voit de soldats dans les rues, controlant l'accès aux villes...

Besos

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