Comme j'aurais pu le prevoir, j'ai passe la nuit las bas car croulant sous la fatigue du decollage horaire et des quelques bieres bu, il m'aurait ete tres difficile de rentrer...
Le proces aurait du se tenir jeudi. Finalement il a ete (encore une fois) reporte. Mara m'a explique que c'etait a cause d'un rapport de force dont les autorites ont peur que le proces est reporte de semaine en semaine. Je suis donc rentre a l'auberge prendre un peu de repos, me laver et revisiter quelque peu la ville. Je me suis aussi rendu a Retiro, la gare routiere, pour me renseigner sur les prix de billets pour Salta. Encore une fois, les transports en commun vont faire exploser mon budget. Le soir venu, je me suis dit que j'allais passer une soiree tranquille, a lire mon Flaubert. Encore une fois je me suis trompe. Le fameu patio de l'auberge s'est d'un coup rempli et la fete a commence. Il y avait des francais, des koreens, des americains, des uruguayens... Enfin bon, de quoi passer une tres agreable soiree.
Aujourd'hui, j'ai retrouve Mara et Nawel pour assister a un cour d'education populaire de l'entreprise IMPA. J'explique : cela fait maintenant 5 ans que l'entreprise IMPA (une usine de metallurgie) a ete recupere par ses ouvriers. Comme je l'avais vu l'annee derniere, la crise de 2001, a apporte bien plus qu'un simple mouvement social. Ce sont des choses totalement nouvelles qui sont apparues. Par exemple, l'entreprise IMPA a mis en place une sorte d'hopital en son sein, un centre culturel, et, a l'origine, un "bachillerato" pour les ouvriers afin de leur permettre de continuer leur etudes. L'entreprise fut reprise par la police et de nouveau reprise par les ouvriers, il y a de ca un mois. Aujourd'hui le bachillerato a pris une toute nouvelle forme. Il propose a qui veut, surtout a des jeunes en difficultes, venant des classes populaires, de beneficier d'un enseignement alternatif a celui propose par l'etat et a celui du prive. Il y eu beaucoup de lutte pour cela, mais aujourd'hui, les diplomes remis par ces bachillerato ont un statut officiel. Ce qui est vraiment super interessant par cette ecole "paralelle, c'est qu'elle offre une total nouvelle vision de l'enseignement. Les cours sont libres, l'eleve (qui la plupart du temps travaille) peut ne pas assister aux cours et les recuper a un autre moment. La relation maître/élève est totalement differente. Tout le monde se tutoie. Le cour repose sur un dialogue et un debat continuel. Le contenu est lui aussi totalement different. J'ai pu assister a un cour de "cooperacion" donne par Nawel qui avait aujourd'hui pour objet de savoir comment faire pour creer une cooperative. Celui de Mara ensuite se nomme "pregunta social". Il veut faire interroger les eleves sur leur situation, sur la societe... Aujourd'hui Mara a aborde la question de l'alienation au travail et des questions simples mais auquelles les reponse sont difficiles : genre, pourquoi une femme de menage gagne-t-elle moins qu'un medecin, alors que l'un est bien plus plaisant que l'autre. Mara et Nawel donne ces cours d'education populaire benevolement. Je pense vraiment que nous devrions nous poser des questions sur nous même et accepter l'idee qu'il existe d'autres experiences et d'autres facon de voir l'education. Je trouve veritablement qu'il y a tellement de choses a puiser ici que nous pourrions adapter chez nous. Je veux dire Nawel a expliquer a ses eleves comment organiser une assemblee generale, comment l'organiser. Est donc tellement moins important qu'un cour de sport ou d'une etude de Proust ? ...
Bon, sinon je part dimanche pour Salta, pour d'autres aventures.
Besos a todos.
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7 commentaires:
Quel plaisir que tu nous retransmettes une partie de ce que tu vis. Je lis avec encore le même intérêt et la même sensation de découverte ... Très plaisant tout ça. Les mots ont du mal à sortir mais j'ai hâte de lire la suite. Profite bien, :)
Plein de bisous, Marine
Salut mon ptit gaucho! J'éspere que tu vas bien. Ton sarcasme sur Proust - el le sport par la meme occasion - ne m'a pas échappé mais il n'enlève rien à la pertinence des tes propos ni à l'exotisme qui les entoure! Ici, la fete a Cleder a battu son plein, malgré les absents... Bisous vieux, Adrien
Je ne sais trop que dire, mais un commentaire fait peut être plaisir, même à l'autre bout du monde... Juste à propos des écoles "parallèles", "libres", ou autres, il en existe en France, depuis les années 60-70 je dirais, où les gens viennent en cours s'ils veulent ou pas etc, enfin qqch qui ressemble à ce que tu décris. Je crois qu'il y a plusieurs "écoles"(plusieurs inspirations, je ne sais pas quel est le mot juste), ce n'est pas tjrs tout à fait le même fonctionnement. Ca concerne surtout les écoles maternelles et primaires (d'ailleurs il y en a/avait une à Guiclan ou dans le coin), qui laissent les élèves autonomes très jeunes, etc. mais il existe aussi des collèges et lycées. Bref, tout ça pour te dire qu'il existe une (ou plutôt des) autre(s) façon(s) de voir l'enseignement (même en France), mais surtout pour te souhaiter bon voyage. Loeïza.
Juste une précision : évidemment, les écoles ne concernent pas tout à fait le même public, mais n'importe quel système même "alternatif" doit s'adapter à son environnement :)
Hello Mathias,
et bien écoute ça fait plaisir de voir que tout se passe correctement pour l'instant et que la fête et les découvertes en tous genres (éléments indispensables pour que le voyage soit bon !) sont au rendez-vous !
Sinon je voulais te notifier du fait que je l'avais eu, mon bac !
En attendant que tu reviennes pour nous raconter,
Guillaume
Mon petit Mathias, même si je ne t'ai pas vu avant ton départ et que je ne viendrai pas à ton retour, sache que tu seras dans ma tête pendant ton mois et demi de voyage. En espérant que ce soit le même bonheur et le même émerveillement que l'année dernière pour toi (je n'en doute pas et ça a l'air d'avoir assez bien commencé), je te souhaite de profiter du mieux que tu peux et en attendant, je te fais un énorme bisou. (Et je crois que je vais t'envoyer un mail parce que j'ai envie de te dire plein de choses.) Virginie
D'ailleurs, c'est fait.
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